L’île de Pâques est une île peu ordinaire dont la simple évocation de son nom interpelle. Elle nous a toujours attirée, intriguée avec ses géants de pierres : les Moai. Alors quand nous avons réalisé notre itinéraire du tour du monde, elle s’est donc imposée comme une évidence. Nous voulions fouler les terres de cette île la plus isolée au monde et découvrir les Moai qui ont fait sa renommée au niveau mondial. Cependant nous étions loin de nous imaginer que ce petit bout de terre nous marquerait autant en si peu de temps. Nous y sommes restés seulement 6 jours… Ehh oui, un voyage à l’île de Pâques ne s’oublie pas !
Cette île a eu de nombreux noms au fil des siècles pour devenir aujourd’hui l’île de Pâques traduite littéralement dans différentes langues (Easter Island en anglais, Paasch Eyland en néerlandais…). Cependant, celui que nous préférons reste le plus connu au doux accent polynésien : Rapa Nui. Pourquoi le nom de « Rapa Nui » ? Plusieurs théories ont été envisagées dont celle de marins tahitiens qui trouvèrent une ressemblance avec une des îles polynésiennes de l’archipel des australes appelée Rapa. Néanmoins celle-ci étant plus grande, ils rajoutèrent le mot « Nui ». C’est ainsi que depuis le XIX ème siècle, cette île du Pacifique est devenue Rapa Nui. Toutefois, cette théorie comme les autres concernant ce nom, n’a pas été totalement vérifiée…Nous commençons donc par un mystère et vous verrez qu’il n’est pas le seul…
Notre carnet d’aventures
L’île de Pâques doit sa forme triangulaire à 3 volcans. Leurs éruptions il y a des milliers d’années ont donc dessiné les paysages de l’île. Le volcan Poike, le Mont Terevaka, culminant à 511m (le plus haut), et enfin le Rano Kau sont accessibles en randonnée. Le seul village de l’île, Hanga Roa, est situé entre ces deux derniers. C’est ici, que vous trouverez toutes les commodités nécessaires lors de votre voyage. Aussitôt sortis de l’aéroport, nous avons été pris en charge par la navette du camping Minihoa, notre campement pour plusieurs jours. La journée étant déjà bien entamée, nous avons pris le temps d’installer notre tente. Le terrain donne sur l’océan et en prime, une statue reproduisant un Moai veille sur le camp. Pas de doutes, nous sommes bien sur l’île de Pâques et nous avons hâte de la découvrir !
BON A SAVOIR︱L’intégralité de l’île de Pâques a été déclarée « monument national » en 1935 par le Chili. Les îlots aux alentours, l’ont été en 1976. De plus, en 1995, le parc national de Rapa Nui a été classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Environ 40% de la superficie de l’île est classée et inclut des sites archéologiques majeurs. Il faudra donc acheter le « Boleto » (=ticket) pour pouvoir accéder à certains sites. Il est indispensable de le prendre sinon vous ne verrez presque rien…Le prix est de 54000 CLP en 2022 (environ 62€ au taux de change actuel) contre 30000 CLP lors de notre voyage en 2016 ! Attention, vous devrez l’avoir toujours sur vous. Sa durée de validité est de 10 jours et seuls 2 sites ne sont visitables qu’une seule fois : le village d’Orongo et la carrière Rano Raraku. Retrouvez où l’acheter dans notre guide pratique.
➳ Jour 1 – Nos premiers pas sur l’île de Pâques
✴ Grotte Ana Kai Tangata
Pour cette première journée, nous avons décidé de nous concentrer sur le sud-ouest de l’île. C’était avec une grande excitation que nous avons enfilé nos chaussures de marche, pour partir à l’ascension du volcan Rano Kau où se situe le village d’Orongo. Une partie du sentier depuis Hanga Roa, longe le littoral. Les vagues déferlent avec fracas sur les rochers dans un bruit sourd. Nous avons regardé ce spectacle fascinant, les embruns caressant nos joues.
Puis, nous nous sommes dirigé vers la grotte d’Ana Kai Tangata. Cela ressemble à une bouche béante s’ouvrant sur l’océan ! Les quelques marches pour y accéder sont assez glissantes, à déconseiller si vous avez des problèmes de marche. Après avoir traversé quelques rochers, nous voici dans cette grotte à scruter son plafond. Quelques vestiges rupestres sont encore visibles…et l’impression de faire un bon dans le temps comme à Lascaux. Les motifs dessinés représentent principalement le sterne, ou Manutara, un oiseau migrateur. Nous ne nous y sommes pas attardés. Cependant, c’est un lieu qui mérite un arrêt selon nous.
BON A SAVOIR︱Depuis la réouverture de l’île au tourisme, la grotte est actuellement fermée en raison du risque d’effondrement.
✴ Orongo, le village cérémoniel de l’île de Pâques
Il y a plusieurs options pour rejoindre le village d’Orongo : en véhicule motorisé, en tours organisés ou à pied. Bien entendu, nous vous conseillons d’y aller à pied, la balade est bien plus sympa ! Le sentier que l’on emprunte est en plus chargé d’histoires. En effet, il était utilisé par les participants à la cérémonie Tangata Manu qui se déroulait à Orongo vers la fin du XVIIème siècle. Nous y reviendrons un peu plus loin. Avant de débuter la randonnée, nous nous sommes arrêtés au bureau de la CONAF (Corporacion National Forestal) acheter notre ticket d’entrée. Bon, notre ticket en poche, nous avons commencé l’ascension. Le sentier de 3,7km était facile malgré quelques montées. Un chemin au coeur de la nature où nous nous sommes souvent retournés pour apprécier la vue sur Hanga Roa avec le Mont Terevaka en toile de fond.
Puis nous voici déjà arrivés à Orongo ! C’est un village cérémoniel construit à un endroit plutôt surprenant. Il est enclavé entre les bords du cratère du Volcan Rano Kau et les falaises qui tombent à pic dans l’océan. C’est un site qui nous a étonnés tant par l’architecture de ses « maisons bateaux » que par son histoire…Laissez-nous vous la conter…
∼ Orongo et le culte de l’homme-oiseau
Cette période de la culture pascuane est caractérisée par une cérémonie en l’honneur du Dieu de la création, Make Make. Les clans se rassemblaient une fois par an au village d’Orongo durant le printemps austral. Dans chaque clan, un représentant au titre de « l’homme oiseau » , appelé Tangata Manu, se faisait connaître : autrement dis, un chef. Ce dernier désignait ensuite un serviteur, le Hopu Manu. Et c’est là, que les choses se corsaient !
Cet homme devait aller à la nage sur l’îlot Motu Nui (le plus gros sur la photo) et attendre qu’un oiseau, la sterne, vienne pondre son premier oeuf. L’idée était de lui voler cet oeuf et de le ramener intact. Grâce à cela, son chef devenait pour une année le chef de la communauté. Cela lui conférait un certain statut au niveau politique mais aussi un isolement total, car il était considéré comme sacré. Cette histoire est incroyable car le parcours est semé d’embûches pour le serviteur ! L’océan est souvent déchaîné avec de forts courants, les falaises hautes d’environ 300m sont vertigineuses et bien sûr, il y avait les requins ! Bref, il fallait beaucoup de courage pour être le serviteur du chef, car la plupart couraient à une mort certaine.
✴ Le volcan Rano Kau, un des réservoirs d’eau douce de l’île de Pâques
Après avoir pris le temps de découvrir ce lieu cérémoniel et son histoire, nous avons décidé de nous frayer un sentier sur un des bords du cratère. Bien sûr, avant d’entrer sur le site et même depuis Orongo, le volcan est visible. Mais nous voulions avoir un autre point de vue. C’est donc sur les conseils de Clément, un autre backpacker rencontré quelques heures auparavant, que nous nous sommes aventurés sur l’autre flanc. Pas de chemins tracés, seul des herbes hautes et l’océan comme objectif. La récompense a été de taille : des falaises tombant à pic, le bruit du fracas des vagues 300m plus bas, l’océan à perte de vue et cette sensation d’être seuls au monde.
BON A SAVOIR︱Depuis la réouverture de l’île, il semblerait que cette randonnée ne soit malheureusement plus possible afin de préserver l’écosystème du volcan. Néanmoins, vous pouvez toujours vous renseigner sur place au cas où…
➳ Jour 2 – Découverte du coeur de l’île de Pâques
Réveil tout en douceur, petit dej’ tranquille face à l’océan tout en peaufinant notre itinéraire du jour. Là encore, nous avons décidé de marcher. Nous n’aimons pas spécialement les tours organisés, nous préférons découvrir à notre rythme. Sacs à dos prêts, notre objectif a été de trouver un sandwich pour midi. Nous avons trouvé notre bonheur à la Panaderia Aeropuerto, une petite épicerie parfaite pour des repas sur le pouce. D’ailleurs, nous sommes allés faire notre ravitaillement là bas à chacune de nos sorties journalières. C’était nos premiers pas dans Hanga Roa. Ce village a cette ambiance insulaire que l’on adore. La vie s’y écoule paisiblement sans stress. Les rues sont goudronnées, fleuries. Les maisons sont simples, l’art de la sculpture présent un peu partout…Nous avons été surpris de constater qu’Hanga Roa est plutôt développé pour un village du bout du monde.
✴ Ahu Akivi, le premier Ahu de l’île de Pâques a avoir été restauré
BON A SAVOIR︱N’oubliez pas de présenter votre billet à la guitoune située sur le parking. Sinon vous ne pourrez pas rentrer sur le site.
Notre première vraie découverte des Moai fut l’Ahu Akivi. L’Ahu est une plateforme cérémoniale sur laquelle sont posés les Moai. Ce site est très différent des autres car les 7 Moai sont tournés vers l’océan. Normalement les Moai sont dos à l’océan, tournés vers les terres pour protéger les clans grâce à leur Mana (= pouvoir spirituel). L’explication la plus probable émise jusqu’à aujourd’hui est que cet endroit aurait eu une utilité astronomique. Les Moai sont orientés dans la ligne de l’équinoxe, ce qui permettait de contrôler les changements saisonniers. Quelle ingéniosité ! Et puis, ce site a été le premier a être intégralement restauré en 1960.
✴ Le coeur de l’île de Pâques
Notre balade nous a emmenés ensuite à quitter la route asphaltée pour une route de terre. Des champs d’ananas par ci, d’autres cultures par là. Le coeur de l’île s’est dévoilé. Il y a beaucoup de chevaux sauvages, mais pas si sauvages que ça, car certains sont venus nous tenir compagnie pour notre plus grand bonheur. Le lavatube sur lequel nous avons pris notre repas, nous a rappelé que nous étions bien sur une terre volcanique. Vu sa grosseur, on n’aurait pas voulu être là durant l’éruption ! Loulou est d’ailleurs parti en exploration à l’intérieur. Malgré la végétation, certains endroits sont accessibles et éclairés par des skylights ou puits de lumières.
Prochaine étape, l’Ahu Tepeu. La plupart des Moai présents sur l’île sont renversés. Ceux-ci n’y font pas exception. Nous marchions autour quand tout à coup, une tête a surgit entre les pierres nous fixant de son regard bienveillant.
∼ La grotte Ana Kakenga : un lavatube pas comme les autres
Nous aurions aimé continuer vers la partie contournant le Mont Terevaka, mais il ne restait que quelques heures avant que le soleil ne se couche. Alors nous avons repris la direction d’Hanga Roa. Le sentier est jonché de roches volcaniques. Attention où vous mettez les pieds ! Et puis, nous sommes retournés dans les entrailles de la terre…dans la grotte Ana Kakenga.
C’est en fait un lavatube qui a poursuivi sa route jusqu’à l’océan. Mais pour une raison que seule la nature connaît, il s’est divisé en 2 parties ouvertes sur la falaise. Cette grotte est aussi appelée la grotte aux deux fenêtres. L’entrée est très étroite, et une lampe frontale n’est pas un luxe pour le début de la cavité. Par contre, c’est absolument magnifique et délaissé des touristes ! Nous avons pu profiter de ce lieu en toute sérénité sans faire la queue à l’entrée si vous voyez ce que nous voulons dire…
✴ Hanga Roa, le seul village de l’île de Pâques
Le retour sur Hanga Roa s’est fait tranquillement en bordure d’océan. Des Moai protègent les habitants et sont disséminés le long du littoral, particulièrement beau avec ses côtes déchiquetées. Certaines habitations arborent fièrement le drapeau Rapa Nui dans leur jardin. Avant de regagner le camping, nous avons fait une halte au centre de plongée Orca Diving afin que Loulou puisse réserver une plongée. Les plongées à l’île de Pâques sont réputées pour leur visibilité incroyable (jusqu’à 60m) et pour l’observation de la géologie sous-marine (grottes, passages sous voûte…). Nous avons choisi ce centre d’une part par sa réputation, d’autre part pour son implication dans la préservation du monde sous-marin de l’île. Il fait d’ailleurs parti du réseau Cousteau Divers. Inutile de préciser que Seb trépignait d’impatience à l’idée de faire une plongée ici.
Cette escapade nous a aussi permis de « repérer » le complexe de Tahai, célébre pour son Moai étant le seul à porter ses yeux comme dans l’ancien temps. Ce site est aussi réputé pour ses couchers de soleil. Nous y viendrons demain car ce soir, nous l’avons admiré depuis le camping.
➳ Jour 3 – Une journée incroyable
Soyons honnêtes, nous avons attendu cette journée avec impatience. Pourquoi ? Car c’est celle qui allait nous conduire aux Moai les plus emblématiques et à la carrière où ils étaient fabriqués. Mais alors, pourquoi ne pas avoir choisi ces sorties en premier ? Ehhh bien, tout simplement car nous avons voulu garder un peu de suspense et découvrir l’île sous un autre angle. Nous avons décidé de louer un scooter pour 24H, étant donné que les sites sont éloignés d’Hanga Roa. Histoire de faire durer encore le plaisir, nous avons choisi de faire de multiples arrêts avant d’arriver à la carrière. Il n’y a que 2 routes asphaltées qui traversent l’île : en bordure de littoral au sud et au milieu de l’île. La route qui longe les côtes est selon nous, la plus belle. Et puis c’est aussi celle qui répertorie le plus d’Ahu.
✴ Ahu Vinapu
L’ahu Vinapu situé quasiment au pied de la piste de l’aéroport nous a surpris. Contrairement aux autres, les pierres sont parfaitement taillées pour s’adapter les unes aux autres, exactement comme au Machu Picchu. A croire, qu’il a été construit par une civilisation inca…Décidément l’île de Pâques est pleine de mystère !
✴ Ahu Hanga Te’e
Un petit peu plus loin au lieu-dit Vaipu, se trouve un Ahu beaucoup spectaculaire. Huit statues qui étaient parfaitement alignées se retrouvent face contre terre. Les Pukao, (=chapeaux de pierre portés par certains Moai) ont quitté les têtes de leur propriétaire pour s’échouer sur le sol. Une vision vraiment étrange…et déjà milles questions fourmillaient dans nos têtes. Comment cela était-il arrivé ? Pourquoi tant de Moai se retrouvaient renversés ? Nous avons eu la réponse cette fois-ci.
Pour le côté historique, entre les années 1000 et 1680 après J-C, les Pascuans vouèrent un culte aux Moai. Ils en construisirent énormément puisqu’il y en a environ 900 sur l’île ! Les Moai, de leur vrai nom Moai Aringa Ora, se traduit par « visage vivant des ancêtres« . Ces statues de pierre représente les ancêtres ou les dirigeants du clan. Elles ont été construites puis érigées sur les Ahu pour que l’ancêtre même après sa mort, puisse continuer au travers du Moai à protéger le clan grâce à son pouvoir spirituel appelé le Mana. Voilà pourquoi, elles sont tournées vers l’intérieur des terres. Mais le culte des Moai pris fin après les années 1680 laissant place au culte de « l’homme-oiseau ». Les Moai furent ainsi quasiment tous renversés !
Nous avons continué à sillonner la route en découvrant de nombreux Ahu dévastés et en nous délectant du paysage qui s’offrait à nous. Et puis, nous l’avons aperçue ! La carrière des Moai ! Là où tout a commencé !
✴ Rano Raraku, la carrière de fabrication des Moai
BON A SAVOIR︱Site archéologique majeur, il vous faudra présenter votre billet. Attention, une seule visite est autorisée à la carrière. Prenez donc votre temps ! Comme d’habitude, ne sortez pas du sentier balisé. Respectez le lieu. C’est une visite absolument incontournable si vous venez sur l’île de Pâques.
C’est ici, sur les flancs du volcan Rano Raraku, que les Pascuans ont sculpté les Moai. Nous avons découvert avec stupéfaction, des dizaines et des dizaines de Moai inachevés, à moitié enterrés, cassés. Ces colosses de pierre sont tellement imposants ! Pour info, le plus grand Moai transporté et arrivé intact sur un Ahu mesurait 10m pour environ 80 tonnes ! C’est hallucinant ! Il est visible à l’Ahu Te Pito Kura.
Notre déambulation à travers les Moai nous a amenés à un géant de pierre ! Il est resté accroché dans la roche et n’a jamais été terminé. Ce Moai atteint 21,65m de long et il aurait pesé environ 200 tonnes selon les estimations. C’est fou de voir ce que l’homme est capable d’accomplir pour des croyances !
Puis, nous explorons la face intérieure du volcan où son lac constitue une des réserves d’eau douce de l’île. La palette de couleurs est splendide et si vous ouvrez l’oeil, vous pourrez apercevoir au loin quelques têtes dépassant du sol. La montée vers le cratère offre une vue incroyable sur le volcan Poike et l’Ahu Tongariki. Ce site nous a littéralement fascinés ! Et de nombreuses questions se sont également soulevées dont une plus que les autres…
✴ LA question que tout le monde se pose
Une seule question nous hante depuis que nous avons entendu parler de l’île de Pâques (et encore plus depuis que nous étions ici) : comment pouvaient-ils les transporter ? Jusqu’à aujourd’hui, c’est LE grand mystère non résolu de l’île de Pâques. Personne ne le sait. Bien entendu, des théories ont vu le jour. Les Moai auraient été transportés sur des rondins de bois puis tirés par les hommes. Une autre plus farfelue, raconte que les Moai « marchaient » jusqu’à l’Ahu. Pas au sens propre bien sûr, mais les hommes auraient attaché des cordes de part et d’autre du Moai pour le faire avancer. Certains Moai sont arrivés à destination à une dizaine de km de la carrière, la terre est volcanique, ce n’est pas plat. Comment sont-ils parvenus à de tels exploits ? On ne le saura certainement jamais. Certains mystères garderont leurs secrets jusqu’à la fin des temps.
✴ Ahu Tongariki
BON A SAVOIR︱Si vous voulez admirer le soleil se lever derrière cet Ahu, il faudra venir entre le 21 décembre et le 21 mars. Le ticket d’entrée est obligatoire pour visiter le site.
Notre road trip a continué avec la visite de l’Ahu Tongariki. Ces 15 Moai connus dans le monde entier constituent un symbole de l’île de Pâques ! Leur restauration, suite à un tsunami survenu en 1960, est vraiment incroyable. Ces colosses de pierre ont retrouvé leur place. Ce lieu nous a beaucoup chamboulés. Tout d’abord par sa beauté, sa grandeur (le plus grand des Moai mesurant 8,7m), son emplacement. Nous nous sommes assis et nous sommes restés là, à contempler ce que l’homme avait construit de ses mains.
Et puis, sont venus ces sentiment de plénitude, de bien-être, de sérénité. Ces sentiments nous ont envahis à chaque fois que nous nous sommes trouvés au pied des Moai. Non, nous ne sommes pas fous, rassurez-vous ! C’est très difficile à expliquer mais c’était comme si les Moai nous entouraient de toute leur bienveillance. Comme si leur Mana les habitait encore. Nous n’avions jamais ressenti cela et nous ne le ressentirons nulle part ailleurs. Rapa Nui est vraiment mystique !
✴ Plage d’Anakena, l’unique plage de l’île de Pâques
Après avoir quitté l’Ahu Tongariki, nous avons passé le reste de l’après-midi à chiller sur le sable blanc de la plage d’Anakena. Cette plage et sa cocoteraie contraste totalement avec le paysage que nous avons traversé auparavant. Nous avons eu l’impression d’être sur une autre île. Mais les Moai, coiffés de leur Pukao, nous ont rappelés que nous ne l’avions pas quittée…
Cette journée s’est achevée par un magnifique coucher de soleil au niveau du complexe de Tahai à Hanga Roa. La nature nous a offert un sacré spectacle. Si le paradis existe, nous l’avons trouvé ce soir là !
➳ Jour 4 – Une randonnée hors des sentiers battus
Réveil aux aurores car j’ai décidé d’aller faire une randonnée sur le volcan Poike. Seb m’a conduit en scooter jusqu’à mon point de chute, le « nombril du monde » situé à 20km du camping. Il a assisté avec moi au lever du soleil avant de repartir sur Hanga Roa car il devait rendre le scoot’ avant d’aller faire sa plongée programmée à 9h. Une fois encore, la nature nous a gâtés ! Le ciel était en feu avant de prendre des teintes rosées. Magnifique ! Puis, me voici seule, devant le « nombril du monde », appelé Te Pito o te Henua. La légende raconte que l’on peut sentir le Mana de l’île en le touchant mais pour le coup, je n’ai rien senti…
Durant les 4km à parcourir avant de rejoindre la base du volcan Poike, je me suis arrêtée à différents endroits : la baie de la Pérouse, Papa Vaka un site avec de nombreux pétroglyphes, l’Ahu Te Pito Kura dévoilant le plus grand Moai jamais transporté….et j’ai aussi croisé des chevaux sauvages avec l’océan en toile en fond…
✴ Le volcan Poike, le plus vieux de l’île
Et puis, me voilà foulant le sol d’un volcan vieux de 3 milliards d’années ! C’est une randonnée hors des sentiers battus. J’ai fais vraiment cette rando au feeling avec pour seul objectif d’atteindre le sommet où je ne m’attendais pas à trouver une forêt d’Eucalyptus au milieu du cratère. J’étais seule au monde. Une partie de l’île était accrochée aux nuages. Les rayons du soleil perçaient de temps à autre. Je me suis assise pour observer ce spectacle tout en mesurant la chance que j’avais d’être ici.
Mon idée première était de faire le tour complet du Poike mais j’avais sous-estimé la durée de la rando. J’ai donc décidé de redescendre en direction de l’Ahu Tongariki. Cela m’a offert une autre perspective sur cet ahu et la carrière au loin. Puis, le retour sur Hanga Roa a été plus facile que prévu car deux personnes se sont gentiment proposées de me ramener. RO-YAL ! J’avais hâte d’entendre Seb me raconter sa plongée mais il m’apprendra que celle-ci avait été reportée le sur-lendemain. Du coup, il a passé sa journée à préparer la soirée qu’il avait proposé d’organiser. Le camping a cet aspect convivial que nous adorons ! Nous avions sympathisé avec d’autres backpackers alors c’est tout naturellement, que nous avions proposé un barbeuc géant. Nous avons passé une super soirée à discuter, rire, et se réchauffer au bord du feu sur une île à l’autre bout du monde…. Mémorable !
➳ JOUR 5 – Une journée « off » malgré nous
La nuit a été courte. Le vent et la pluie qui frappaient la tente ont eu raison de notre sommeil. Et puis, nous nous sommes souvent relevés pour vérifier que la tente ne prenait pas eau ! Aujourd’hui, nous voulions aller voir la carrière de fabrication des Pukao, et faire une petite rando sur le Mont Terevaka. Le temps en a décidé autrement. Il a plu sans discontinuer du matin au soir…Nous sommes donc restés au camping à jouer aux cartes, à discuter avec les autres voyageurs, à trier les photos de nos 5 mois de voyage en Amérique latine…Le temps étant souvent capricieux sur les îles, il faut savoir s’occuper !
➳ JOUR 6 – Dernière journée sur l’île
Encore et toujours de la pluie. Seb avait rendez-vous à 11H pour faire la plongée mais malheureusement, les conditions météo n’ont pas permis de prendre la mer dans des conditions optimales. Il a été vraiment déçu de ne pas pouvoir faire de plongée ici car c’était notre dernière journée mais on ne peut pas lutter contre les éléments. Qu’à cela ne tienne, nous reviendrons un jour ! Nous avons quand même réussi, entre deux accalmies, à aller se promener dans les rues d’Hanga Roa.
✴ Hanga Roa, nous revoilà
Objectif : se rendre au marché artisanal pour ramener quelques souvenirs. Il est ouvert du lundi au samedi de 9h à 13h et de 17H à 20H. Malheureusement, lors de notre passage peu de stands étaient présents. Mais nous avons quand même trouvé notre bonheur et nous avons craqué pour des Moai sculptés dans différents matériaux. Ne manquez pas l’église juste à côté, sa façade sculptée est superbe !
Puis notre déambulation dans les rues d’Hanga Roa, nous a amenés à la caserne de pompier. Etant donné que Seb est pompier, nous nous y sommes arrêtés. Nous avons été accueillis par un pompier volontaire. Il a été surpris de notre visite mais tellement ravi d’échanger sur son métier avec un pompier d’Europe qu’il offrira à Seb deux écussons des pompiers de l’île de Pâques ! Super sympa !
∼ Un souvenir atypique
Enfin, nous avons fait une halte à la poste acheter des timbres pour envoyer des cartes postales à la famille et aux amis. C’est une habitude que nous avons prise à chaque voyage.
BON A SAVOIR︱ Il est possible de faire tamponner votre passeport au guichet de la poste en échange de quelques centaines de pesos chiliens. Par contre, si vous achetez des timbres, il est gratuit. Un souvenir plutôt sympa à avoir dans son passeport !
Ehh voilà ! L’heure a sonné et notre avion décolle. Comment pourrions-nous définir notre séjour ? Envoutant, mystique, humain. Rapa Nui, tu nous a laissés sans voix une paire de fois ! Tu n’as pas dévoilé tous tes mystères qui resteront, nous l’espérons, à jamais des énigmes non résolues. Tu continueras de porter ce doux nom de « Mata Ki Te Rangi » (des yeux regardant vers le ciel). Nous espérons pouvoir fouler encore une fois le sol de tes terres car tu ne nous a pas laissé le temps de te découvrir entièrement…Alors Rapa Nui, tu nous reverras…
➳ Aimeriez-vous découvrir à votre tour cette île, ou l’avez-vous déjà visitée ? N’hésitez pas à consulter notre guide pratique pour visiter l’île de Pâques ou encore la visite d’une ville fantôme au Chili.
Roger Sirois
15 juillet 2022Très intéressant, ma conjointe est chilienne,et cela est dans nos plans d’y aller
Les Loulous
19 juillet 2022Bonjour Roger, merci beaucoup de votre retour. L’île de Pâques est un lieu vraiment particulier dégageant une aura assez mystique. Avec une réouverture prévue en août 2022, nous vous souhaitons de pouvoir y mettre les pieds prochainement. N’hésitez pas à revenir vers nous pour nous dire le ressenti de votre séjour là bas. Bon voyage !