L’île d’Isabela est la plus grosse île des Galapagos et pourtant sa population se concentre sur un petit village de quelques milliers d’habitants appelé Puerto Villamil. Elle a gardé son âme de village de pêcheurs, à l’ambiance tranquille, aux habitants chaleureux mais pourquoi sauvage ? Pour nous, il y a différentes définitions de ce mot. Nous qualifierions l’île d’Isabela de sauvage pour, ses animaux en liberté plus nombreux que les hommes, son coeur quasiment inaccessible, ses terres vierges de présence humaine, ses volcans actifs. C’est l’île dans sa totalité qui est sauvage et qui mérite d’être découverte lors d’un séjour aux Galapagos.
Comment se rendre sur l’île d’Isabela ?
Pour venir sur Isabela, il y a deux options :
- l’avion : il n’y a pas de liaison directe depuis le continent. Néanmoins, il existe des liaisons inter-îles depuis les aéroports de Baltra ou de San Cristobal. Les deux compagnies aériennes à assurer celles-ci sont Emetebe et Fly Galapagos. L’avion reste coûteux mais cela est une bonne alternative surtout si vous êtes sujets au mal de mer.
- le bateau : c’est la solution la plus économique. Le billet est à tarif fixe de 30$/personne l’aller soit 60$/personne pour un aller-retour. Nous avons acheté directement nos billets à l’embarcadère de Puerto Ayora sur l’île de Santa Cruz deux jours avant pour être sûr d’avoir une place. Le jour J, nous avons eu la mauvaise surprise de devoir payer un bateau taxi (0,5$/personne) pour rejoindre le bateau. Evidemment sur Isabela, même topo sauf que cette fois-ci le bateau taxi coûte 1$/personne. La traversée dure environ 2h-2h30 avec une mer souvent agitée. Heureusement pour nous, ce jour là, la mer était calme !
Les bateaux assurent la liaison entre Santa Cruz/Isabela deux fois/jour à 7H et 14H, puis entre Isabela/Santa Cruz à 6H et 15H. Nous vous conseillons d’arriver au port 30min avant le départ.
BON A SAVOIR︱Si vous voulez vous rendre sur San Cristobal en bateau depuis Isabela, c’est impossible. Il n’existe pas de liaisons maritimes entre les deux îles. Vous devrez obligatoirement repasser par Santa Cruz ou alors prendre un vol.
Faut-il payer une taxe d’entrée ?
Il y a déjà des taxes qui s’appliquent avant d’arriver à l’archipel des Galapagos que nous avons détaillées ici. Cela paraît donc absurde de payer à nouveau une taxe et pourtant il y en a une. Lors de notre débarquement sur l’île, nous avons été étonnés de devoir payer 5$/personne pour pouvoir accéder à Isabela. Ce sont les tarifs de 2016 car la taxe est aujourd’hui augmentée à 10$/personne (en 2022).
BON A SAVOIR︱L’île ne possède pas de distributeurs automatiques. Prévoyez alors suffisamment d’argent liquide lors de votre séjour sur Isabela.
Où dormir et manger sur l’île d’Isabela ?
L’embarcadère se situe à environ 15 min à pied du centre où se concentre les hôtels. Il y en a pour tous les budgets. Pour notre part, nous avons choisi la Posada del Caminante. La cuisine à disposition a été un élément crucial dans notre choix. De l’eau potable et des fruits frais sont également en libre service. L’hôtel a plusieurs étages, l’accueil et les services proposés ont été impeccables. C’est ici, que nous avons loué les vélos pour se balader sur l’île mais actuellement cette prestation n’est plus disponible. Les chambres sont par contre sommaires sans eau chaude. Petit bonus : il y a un coin avec des hamacs pour se relaxer.
Adresse︱ Posada del caminante, Barrio Loja, Puerto Villamil, Isla Isabela, Galapagos
Côté restauration, Puerto Villamil étant petit, la plupart des restos se situent sur l’avenue principale Antonio Gil. Ils proposent des menus à tarifs très abordables. Par contre, nous n’en avons pas à vous recommander car nous avons opté pour une cuisine « faite maison » à l’hôtel.
Que faire sur l’île d’Isabela ?
L’île d’Isabela est une île calme, rien à voir avec l’agitation de Santa Cruz. C’est l’endroit idéal pour prendre le temps, pour se reconnecter à la nature. Nous avons vraiment apprécié la quiétude qui y règne. Durant notre séjour, nous sommes allés voir le Volcan Sierra Negra grâce à une excursion, nous permettant ainsi d’entrer dans les terres de l’île. Si vous n’avez pas beaucoup de temps sur place ou si votre budget ne le permet pas, voici quelques activités, pour la plupart gratuites, à faire sur l’île.
✴ Balade à vélo jusqu’au mur de « Las Lagrimas »
C’est une balade gratuite qui peut se faire à pied mais nous avons préféré louer des vélos à notre hôtel. Si le vôtre n’en propose pas, sachez que vous pourrez trouver des locations dans le village pour à peu près 15$ la journée.
BON A SAVOIR︱Le mur est situé à environ 6km du centre. Attention, il y a très peu d’ombre sur le sentier. Rappelez-vous qu’il ne faut pas négliger la chaleur aux Galapagos et donc, prendre de l’eau en quantité. Emportez aussi des affaires de plage, un chapeau et de la crème solaire.
La première partie du sentier consiste à longer la plage principale de Puerto Villamil sur une route de sable. C’était excellent, nous avons vraiment adoré ! Nous nous sommes enlisés une paire de fois aussi, devant pousser nos vélos, et donnant lieu à des bonnes parties de rigolades. La promenade se prolonge ensuite par une zone aride ponctuée de quelques arrêts possibles tels que la Playa « del Amor » (« plage de l’amour »). Un bien joli nom pour une plage souvent déserte ! Attendez-vous aussi à croiser des tortues géantes sur le trajet qui créeront des moments inoubliables.
∼ Un mur empreint d’histoire
Le mur de « Las Lagrimas », traduit par le mur des larmes, est un lourd vestige du passé historique de l’île. En effet, Isabela a accueilli une colonie pénitentiaire entre 1946 et 1959 où les prisonniers devaient s’acquitter de « travaux forcés » pour s’absoudre de leurs crimes. Ce mur a été construit par ces derniers au prix de nombreuses vies humaines. Il a été conservé comme un hommage pour toutes ces vies envolées. La légende raconte que l’on peut entendre les pleurs et les cris des prisonniers si l’on « écoute » le mur.
Sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtés au Cerro Orchilla. Cette petite colline offre un magnifique point de vue sur l’île en échange de quelques marches à gravir. C’est un spot idéal pour admirer le coucher du soleil.
✴ Le sentier des flamants roses
Là encore, c’est une activité gratuite plutôt cool. 1,2km de marche à travers des lagunes saumâtres où les flamants roses viennent se nourrir. La couleur de l’eau nous a vraiment surprise avec ses dégradés de rouge, orange, jaune. Comme si le décor avait été choisi pour s’accorder avec eux. Nous avions déjà vu des flamants roses mais ceux des Galapagos ont un rose très prononcé, c’est incroyable ! Saviez-vous que leur couleur est due à leur alimentation ? En effet, les flamants raffolent d’une crevette possédant un pigment caroténoide qui va leur donner ce rose caractéristique.
Le sentier se poursuit par une zone beaucoup plus ombragée où nous avons retrouvé les arbres Manzanillo (il y en a un peu partout sur l’archipel). C’est un arbre très toxique, dont les fruits peuvent s’avérer mortels ! Ces derniers ressemblent à des pommes vertes mais il ne faut pas y toucher et encore moins les manger. Même l’arbre en lui même est dangereux (irritations, brûlures graves…) si vous touchez son écorce. Rassurez-vous, ils sont indiqués ! Nous avons même croisé un oiseau avec un bec surprenant, par contre nous ne saurions pas dire son nom. Malgré ces arbres étonnants, c’est vraiment une belle balade nature qui permet de rejoindre le centre d’élevage des tortues.
✴ Le centre d’élevage des tortues Arnaldo Tupiza Chamaidan
Il y a plusieurs moyens de s’y rendre mais nous avons choisi d’emprunter le sentier aménagé des flamants roses, beaucoup plus sympa à notre avis. Ce centre de l’île d’Isabela est un peu comme son homologue sur Santa Cruz, la fondation Charles Darwin, sauf qu’il se concentre sur la préservation et la reproduction de deux espèces de tortues géantes menacées d’extinction. Bien sûr, il y a une zone explicative sur les tortues, la nidification et sa durée, etc…puis différents enclos où les tortues sont classées par âge. C’est fou de voir à quel point elles sont petites même au bout de plusieurs années pour atteindre une taille gigantesque à 150 ans voire plus ! Lors de la visite, ne ratez pas la tortue à carapace aplatie, une vraie curiosité ! Là encore, l’archipel nous surprend par ses programmes de sauvegarde mis en place qui méritent vraiment d’être soulignés.
Bébé tortue âgé de 3 ans
✴ Faire du kayak dans la baie d’Isabela
Quelques excursions phares sont proposées sur l’île notamment « Las tinteroras » et « Los tuneles », à un prix relativement élevé (environ 110$/personne pour Los tuneles). La vie et les activités touristiques étant coûteuses, il faut faire des choix, à moins d’avoir un portemonnaie bien rempli ! Nous avons donc privilégié une sortie en kayak dans la baie d’Isabela pour son côté un peu plus fun et plus cheap, sois honnête.
BON A SAVOIR︱De nombreuses agences sur Puerto Villamil proposent ce tour en kayak (ou en paddle). Si vous voulez économiser un peu d’argent, mieux vaut aller directement sur la plage Isabela se situant en face l’embarcadère. Il y a souvent des loueurs de kayak et les tarifs sont moins élevés. Nous avons payé environ 20$/personne en 2016 pour une sortie d’à peu près 2h (contre 35-40$en agence pour 3H dont 1h de snorkeling).
Notre première sortie de kayak en mer fut une expérience extraordinaire ! Notre guide nous a emmenés vers « Las Tintoreras », un petit groupe d’îles peu éloigné d’Isabela, réputé pour le snorkeling. Hormis le côté fun, l’intérêt de cette sortie est de profiter de la faune à portée de main qu’offre les Galapagos. Las Tintoreras est un repère pour les pélicans, les fous à pieds bleus mais aussi les manchots. Le guide nous a approché le plus possible de la colonie de manchots pour que nous puissions les observer. C’était génial, nous n’en avions encore jamais vu ! Leurs démarches est assez rigolote, on a l’impression qu’ils se dandinent. Ils se tenaient sur les rochers de lave, agitant leurs « ailes » (qui leurs servent de nageoire en fait car les manchots, même s’ils sont des oiseaux ne volent pas) et communiquant entre eux à l’aide de « ah ». Nous vous laissons écouter la bande-son suivante.
∼ Des rencontres inattendues
Les fonds marins étant peu profonds vers les îlots et l’eau translucide, de nombreux poissons étaient visibles depuis le kayak. Ainsi une raie à la nageoire amputée, a nagé à côté de nous. J’étais focalisée sur elle quand j’entends « Loulou, regarde ! Là ! La tortue !!!!! » Une tortue ? Où ça, où ça ? Je dois reconnaître qu’il y a des animaux qui suscitent plus d’intérêt que d’autres…C’est un animal tellement hypnotique que l’on ne peut détacher le regard quand il est à proximité. Comme pour saluer notre présence, elle a sorti sa tête de l’eau puis a continué à nager en passant sous notre kayak. C’était une rencontre absolument merveilleuse.
Une autre moins cool, fut celle avec un requin. Quand le guide nous a signalé sa présence et que j’ai vu son aileron, je me suis littéralement liquéfiée sur le kayak. Seb a souri car ayant plongé avec les requins marteaux, celui-ci était tout petit. Mais pour moi, c’était clairement une question de vie ou de mort, il ne fallait pas se renverser ! Note à moi-même : ne plus jamais regarder les « dents de la mer ».
Nous avons adoré cette sortie qui a passé à une vitesse folle. Las Tintoreras est un lieu qui nous a enchanté tant par ses paysages que par les animaux rencontrés. En plus, notre guide a vraiment été top car il nous a laissé le temps de profiter de ces derniers, de les prendre en photo. Pour clôturer la sortie, nous avons même discuté avec un pêcheur qui nous a montré ses prises du jour, assez impressionnantes d’ailleurs. Le Mahi Mahi est vraiment un poisson énorme. D’ailleurs, si vous avez l’occasion de le goûtez, allez-y, c’est délicieux.
voici le fameux Mahi Mahi
✴ Faire du snorkeling à Concha de Perla
C’est LE spot favori sur Isabela pour exercer cette activité, et qui plus est gratuitement. Pour se rendre à Concha de Perla, il faut prendre la direction de l’embarcadère puis tourner à gauche. Rassurez-vous c’est indiqué ! Un long ponton en bois sillonne à travers les mangroves avant d’arriver à Concha de Perla. Une fois nos affaires posées sur les installations prévues à cet effet, nous sommes directement allés à l’eau pour une session snorkeling. Nous y étions fin de journée et l’eau était assez trouble alors nous n’avons pas vu grand chose…Dommage… Privilégiez la marée basse au matin pour avoir une meilleure visibilité.
Finalement, l’île d’Isabela est complètement différente de Santa Cruz. Nous avons été sensible à l’authenticité qu’elle a su conserver. Et puis, là encore, la faune étant omniprésente, c’était un bonheur à chaque instant.
➳ Dites-nous en commentaire, quel type d’ambiance insulaire, préférez-vous ? Animée ou plutôt calme ? Si vous voulez prolonger le plaisir, vous pouvez consultez nos autres escapades en Equateur ou plus généralement en Amérique du Sud.